C’est en 1992 - j’avais alors 19 ans - que j’ai commencé à écrire pour l’Eperon.
J’étais étudiant et j’ai appelé Emmanuel Jeangirard, le responsable Elevage du magazine, pour lui demander de bien vouloir faire des recherches dans les archives du journal : je cherchais, pour ma culture, des informations sur de vieilles sessions d’approbation d’étalons Selle Français. Après avoir insisté à plusieurs reprises, sans résultat - notre homme était déjà très occupé - je me suis finalement vu proposer de faire mes recherches moi-même et, sur place, à Issy-les-Moulineaux à l’époque, après un bref échange entre nous deux, de commencer à rédiger des petits sujets Elevage (chevaux bien entendu) pour voir…
Et puis, dès le numéro d’après, un peu par hasard, j’ai proposé le compte rendu des premiers championnats de France de Grand Prix de CSO poney de Saint Denis de l’Hôtel, puis celui de la première finale du cycle classique poney de Fontainebleau et c’est ainsi que ma collaboration a commencé. Personne ne s’occupait spécifiquement des poneys dans le canard et avec l’essor incroyable de l’équitation sur poney, la place était donc naturellement à prendre. J’ai alors progressivement suivi de manière exhaustive le circuit des Grands Prix des trois disciplines, tous les internationaux, en France et à l’étranger, tous les championnats d’élevage des races principales sur l’hexagone comme ailleurs, toutes les sessions d’approbation d’étalons, tous les championnats d’Europe de 1993 à aujourd’hui. J’étais de toutes les sauteries…et souvent dans l’avion.
J’ai découvert les élevages et session d’approbation en Allemagne (dans ses plus importantes régions), aux Pays-Bas, en Irlande, en Grande-Bretagne, en Suède, au Danemark et en Belgique – chez les poneys, mais aussi chez les chevaux. Mon ouverture sur l’étranger, déjà rare à l’époque chez les chevaux et totalement inexistante chez les poneys, m’a permis d’acquérir un esprit critique aiguisé sur nos pratiques et modes de faire français. Il m’a aussi conduit à écrire en Anglais pendant plusieurs années, jusqu’ à ce que le temps me manque, pour Breeding News.
Je suis conscient d’avoir, dans mes articles, bouleversé l’ordre établi, dérangé, parfois choqué – volontairement - et bien entendu déplu à certains. Pour autant, je sais aussi que mes papiers étaient très lus par le monde du poney – « encore plus que vous ne le pensez », m’a-t-on souvent dit – et que mes idées ont poussé en avant la sélection du poney de sport français.
J’ai connu les piliers de l’Eperon : les différents responsables du sport qui sont passés et dont certains m’ont fait progresser dans le journalisme, comme Nathalie Fey, qui m’a mis « le pied à l’étrier » et m’a beaucoup plu avec sa plume exceptionnelle d’humour et son esprit d’à propos ; Céline Gualde, par sa grande exigence et son sens du détail ; l’actuelle Christelle Iraola, par son talent, son mélange de force et de fragilité à la fois, qui sait me prendre dans le bon sens ! ; l’irremplaçable secrétaire de rédaction Marie-Hélène Merlin sur laquelle le journal repose, qui ne laisse rien passer et que j’apprécie, elle le sait, particulièrement, même si on ne se parle que quelques fois par an et se voit encore moins ; et bien entendu Xavier Libbrecht, redoutable patron avec lequel je me suis longtemps accroché pour mes notes de frais !!! avant de décider, quand j’en ai eu les moyens après ma vie d’étudiant, de ne plus jamais lui en présenter une, auprès de qui j’ai tenté à plusieurs reprises il y a des années, de réserver dans chaque numéro quelques pages au poney, en vain, mais à qui je voue pourtant une certaine admiration pour son sens politique, sa hauteur de vue, son analyse des situations, son esprit critique et bien évidemment ses édito et enfin pour son amour du journal et son dévouement sans faille.
Je ne pourrais terminer sans citer Emmanuel Jeangirard, mon copain de l’Eperon, auprès de qui j’ai également beaucoup appris, qui est la délicatesse même, et qui, derrière un grand calme et beaucoup de discrétion, ne manque pas de jugement, d’humour et dont l’avis toujours raisonnable est précieux.
Bref, l’Eperon, c’est une équipe et une ambiance que j’ai appris à connaître, rapidement aimées et dont je n’ai pas encore réussi à me passer, malgré ma décision, à plusieurs reprises, d’arrêter ma collaboration, faute de temps.
Après les premiers succès des poneys de Florys aux championnats d’Europe, les demandes de reportage de différents magazines, de l’Eperon y compris, ont commencé à affluer. Je m’y suis cependant toujours refusé. L’Eperon, par le biais de plusieurs personnes, s’est montré plus insistant après la double médaille d’or européenne de Mon Nantano en Pologne, mais j’ai pourtant tenu bon ! Et puis à l’aube des championnats d’Europe de Fontainebleau où Jimmerdor et Politica allaient constituer la moitié de l’équipe de France de CSO, après avoir essuyé un nouveau refus, l’Eperon m’a gentiment fait savoir qu’avec ou sans mon aval, il y aurait un article sur mon élevage dans le numéro de juillet 2012… Je n’avais plus le choix…et ai donc apporté mon aide. Et c’est ainsi qu’a vu le jour le premier article de presse sur le Haras de Florys, signé Pauline Bernuchon – cf. page d’accueil.
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